A en croire certains articles récemment publiés en France, les volumes de M&A au Royaume-Uni seraient en baisse de 68% ! Ce type d’information montre l’amalgame fait entre la valeur totale des transactions qui reflète essentiellement les grosses transactions portant sur des milliards, voire des dizaines de milliards, mais qui ne représentent qu’une toute petite proportion du volume de transactions conclues chaque année dans le monde (moins de 10%), et le nombre de transactions M&A.


Quelle est donc la réalité du niveau d’activité du M&A au Royaume-Uni en 2016 et depuis le référendum sur le Brexit ? Frenger International a étudié les données publiées par Amadeus (Bureau Van Dijk) sur les opérations de fusions-acquisitions réalisées au Royaume-Uni. L’équipe M&A de Frenger a comparé le nombre d’acquisitions opérées au Royaume-Uni de janvier à septembre 2016 par rapport au niveau de 2015 sur la même période.

Avec -14% du nombre d’opérations M&A au Royaume-Uni conclues de janvier à septembre 2016 par rapport à la même période de 2015, les fusions-acquisitions chutent mais pas de façon drastique. Le nombre total de transactions au Royaume-Uni passe de 1784 sur les 9 premiers mois de l’année 2015 à 1531 sur la même période de 2016.
Le nombre d’acquisitions d’entreprises britanniques valorisées plus d’un milliard d’euros passe de 17 sur la période de janvier à septembre 2015 à 14 sur janvier-septembre 2016, soit une baisse modeste.

Ce chiffre est à comparer à la baisse de -8% enregistrée au niveau mondial sur la même période.
En France, l’activité M&A en volume total de transactions conclues (et non pas en valeur), chutait de 30% : 312 opérations relevées de janvier à septembre 2016 contre 443 opérations référencées sur la même période de l’année précédente.


Avec 399 opérations cross-border annoncées entre janvier et septembre 2016 contre 429 opérations conclues de janvier à septembre 2015, les acquisitions de sociétés britanniques par des investisseurs étrangers (cross-border) étaient quant à elles en baisse de seulement -7%, soit une performance équivalente à la baisse des volumes d’activité au niveau mondial.
Ce chiffre est probablement même inférieur à 7% car de nombreuses opérations mid-market ne sont jamais annoncées publiquement et donc pas référencées dans les bases de données M&A.


Ces données révèlent donc que le marché M&A britannique connaît certes un ralentissement du volume des opérations conclues mais en aucun cas une chute vertigineuse depuis le vote du Brexit, et surtout qu’il reste aligné avec la tendance mondiale actuelle. L’enquête réalisée par Frenger International auprès de ses confrères britanniques a d’ailleurs confirmé que le niveau d’activité M&A se maintient à un bon niveau au Royaume-Uni.

Il ne faut pas non plus oublier que le nombre de transactions M&A au Royaume-Uni conclues chaque année est en moyenne trois fois supérieur au nombre d’opérations conclues en France avec pourtant des populations d’entreprises équivalentes !


« Il est regrettable que la presse économique ne s’intéresse qu’aux grosses opérations qui représentent certes des montants considérables de capitaux mais qui ne sont absolument pas représentatives des opérations M&A réalisées par la très grande majorité des entreprises de toute taille, y compris celles du CAC 40.
Ces messages erronés sur le supposé cataclysme économique qui commencerait à s’abattre sur le marché britannique du M&A sont d’autant plus dangereux qu’ils sont susceptibles de décourager des entreprises françaises envisageant d’investir au Royaume-Uni afin de profiter d’un taux de change extrêmement favorable, laissant ainsi le chemin libre à nos concurrents étrangers plus focalisés sur le long terme. Quelles que soient les futures conditions d’accès du Royaume-Uni au marché européen, ce pays restera toujours la 2e ou la 3e économie en Europe. Nos clients l’ont d’ailleurs bien compris et ils continuent quasiment tous à réaliser des acquisitions sur le segment des midcaps au Royaume-Uni », insiste Jean-Noël Mermet, PDG fondateur de Frenger International.