La banque française BNP Paribas a confirmé lundi son intention de procéder au rachat du gestionnaire d'actifs Axa IM, malgré un avis négatif de la BCE vendredi dernier qui pourrait rendre les conditions de l'opération moins avantageuses.

En décembre dernier, BNP Paribas avait signé un accord pour acquérir Axa IM par le biais de sa filiale d'assurances, Cardif. Cette acquisition vise à créer un acteur majeur européen dans la gestion d'actifs, avec un total d'actifs sous gestion de 1.500 milliards d'euros.

Initialement, BNP Paribas avait envisagé de bénéficier du "compromis danois", un traitement spécifique réglementaire européen qui aurait pu réduire les exigences prudentielles pour l'opération. Cependant, la BCE a émis vendredi une interprétation défavorable à l'application de ce dispositif, ce qui pourrait influencer négativement les conditions finales de l'acquisition, comme indiqué dans le communiqué de lundi de BNP Paribas.

Le compromis danois permet aux banques faisant partie de conglomérats financiers de bénéficier de conditions favorables pour leurs participations dans des compagnies d'assurances, telles que la filiale Axa IM d'Axa.

Plus précisément, l'application de ce dispositif aurait un impact positif sur le ratio de fonds propres durs (CET1) du groupe, un indicateur crucial de sa solidité financière et de sa capacité à gérer une crise éventuelle.

Sans le compromis danois, BNP Paribas a revu à la baisse l'impact attendu sur son ratio CET1, avec une diminution estimée à 0,35 point de pourcentage, comparé à une baisse prévue de 0,25 point de pourcentage avec ce compromis.

Malgré cet avis de la BCE, BNP Paribas affirme que cela n'altérera pas sa stratégie de croissance à long terme ni ses prévisions en termes de fonds propres et de ratio CET1.

"BNP Paribas réaffirme pleinement l'intérêt stratégique et industriel de cette opération", a déclaré le groupe dans son communiqué de presse de lundi.

Vendredi dernier, suite à la publication d'un article sur l'avis de la BCE, l'action de BNP Paribas avait chuté de 2,41%, s'établissant à 65,61 euros à la Bourse de Paris.

Ce développement rappelle le récent revers subi par la banque italienne Banco BPM à la fin de mars, lors de son offre publique d'achat sur le groupe important de gestion d'actifs Anima.

Claudia Buch, présidente du superviseur bancaire de la BCE, avait précédemment souligné que le compromis danois était destiné au secteur de l'assurance et non aux entreprises de gestion d'actifs, sans toutefois mentionner de cas particuliers.




Source : Fusacq